Comme tous les secteurs professionnels, la formation a été lourdement impactée par la crise sanitaire. Pour poursuivre leur activité dans ce contexte, les formateurs et organismes de formations ont été amenées à prendre un virage stratégique accéléré, celui des modalités digitales telles que le e-learning et les classes virtuelles.
Comment s’organise cette transition ?
Le premier réflexe a été de s’appuyer sur des formations en ligne déjà existantes. La diversification digitale qui a commencé de s’opérer depuis quelques années dans le monde de la formation a permis de présenter sans attendre un panel de formations digitalisées aux apprenants.
Il semble évident que les organismes les plus avancés en matière de contenus digitaux ont su réagir rapidement.
Que ce soit en e-learning avec un apprentissage autonome sous forme de vidéos cours par exemple ou en classes virtuelles dispensées en ligne de façon synchrone entre un formateur et des stagiaires, cela a permis de continuer à proposer une offre de formation et d’éviter des reports ou des annulations.
Ces classes virtuelles ont permis aux formateurs de mettre en place des outils et techniques innovants et ludiques afin de veiller à conserver la même valeur pédagogique qu’en présentiel.
Comment ce virage digital est-il accueilli par les apprenants ?
Alors que quelques appréhensions ont été ressenties au départ, les organismes de formations ont aujourd’hui des retours très positifs. Les apprenants sont satisfaits et apprécient principalement les interactions avec le formateur et les autres stagiaires lors des classes virtuelles.
Les contenus e-learning quant à eux sont appréciés pour la flexibilité et l’autonomie d’apprentissage qu’ils proposent aux stagiaires.
Quelles sont les nouvelles règles de fonctionnement des formations digitales ?
Pour garantir une attention optimale, les formats des modules de formations ont dû s’adapter. Les durées sont limitées de 1h30 à 2h par séquence. Il a fallu également prendre en compte les difficultés techniques de certains et expliquer les fonctionnalités de l’interface utilisée comme par exemple Zoom pour les classes virtuelles. Les règles d’échange et de prise de parole ont dû aussi être redéfinies pour permettre à chacun d’interagir.
Enfin le formateur a dû porter une attention toute particulière au rythme de la formation avec des séquences courtes, des supports variés et des sollicitations régulières des apprenants.
Quelles sont les perspectives pour 2021 ?
Le processus de transformation digitale se pérennise et les formateurs et organismes de formation vont s’appuyer sur une offre digitale plus complète et pertinente.
Tous continuent de transposer les présentiels en classes virtuelles qui s’installent dans les catalogues comme une offre répondant à un vrai besoin des apprenants. Le blended learning se fait aussi une part belle avec la combinaison de cours en ligne et de mise en pratique en présentiel mais aussi d’exercices autonomes en ligne.
Tout ceci nécessite pour le formateur de vraies compétences techniques et pédagogiques. C’est pourquoi il est important que le formateur se forme lui-même pour acquérir ces compétences ou les mettre à jour.
La formation de formateur est donc plus que jamais indispensable. Cette formation doit être complète aussi bien en termes de conception de formation : savoir répondre aux besoins des clients en prenant en compte le cahier des charges et la demande et concevoir des formations pertinentes et percutantes en termes de méthodes, de techniques et d’outils pédagogiques. Également en termes d’animation pour être dans le rôle du formateur et savoir jouer de tous les interactions d’un groupe en les mettant au cœur de leur apprentissage. Et bien sûr plus que jamais pour le formateur savoir passer de la conception et l’animation d’un module en présentiel à un module en distanciel en pleine connaissance et maitrise de toutes les modalités digitales.
Isabelle Aussant – Formatrice de la Haute école de formation & consulting
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